On a adoré les deux nouvelles expos du musée des Confluences : « Magique » et « Sur la piste des Sioux »

Le musée des Confluences est l’un des lieux culturels iconiques de la ville de Lyon, et pourtant, le lieu n’existe que depuis huit ans, loin derrière les 38 années du MAC ou les 221 du musée des Beaux-Arts de Lyon, situé sur la place des Terreaux !

Et pourtant, ce bijou d’architecture moderne niché sur la pointe de Confluences est rapidement devenu le vortex où s’agglomèrent tant de conférences comme de collections uniques en leur genre… et c’est justement de leurs deux dernières expos dont nous allons vous parler : Magique et Sur la piste des Sioux.

Magique : laisse-toi envoûter

Magique, c’est donc une exposition centrée sur bien plus que la magie. C’est un tour d’horizon des pratiques magiques, des premières civilisations jusqu’à la fin des buchers de sorcières en Europe. C’est faire un détour par le XIXème siècle pour découvrir les premiers jeux de tarots, comme l’explosion de l’occultisme dans les milieux ruraux. Avec une scénographie plus que réussie, l’exposition regroupe une collection d’artefacts uniques en leur genre, allant de véritables saphir polis jusqu’à certaines plantes toxiques, voire mortelles. Un bel écrin, qui sert avant tout à vulgariser plusieurs concepts qui pourraient paraître incompréhensibles pour certains, que ce soit la cristalomancie ou les ex-voto.

Crédits photos : Célia Carola

Magique, expo à découvrir jusqu’au 5 mars 2023.

Sur la piste des Sioux : et si l’Indien d’Amérique n’existait pas ?

Que savons-nous vraiment de la culture amérindienne ? Yakari diffusé toujours très tôt avant de partir à l’école, Il était une fois dans l’Ouest avec Papi car c’est “un classique” ou encore Danse avec les loups parce que, d’après maman, Kevin Costner vaut “ab-so-lu-ment” le détour… 

Depuis plusieurs mois maintenant, le musée des Confluences à Lyon abrite Sur la Piste des Sioux, une exposition dépaysante qui nous invite à emprunter un chemin différent, encore trop méconnu du grand public. 

Beaucoup d’entre nous ont construit l’image de “l’Indien d’Amérique” avec un certain nombre de livres, de dessins animés et de films issus de la culture populaire. L’exposition s’ouvre même sur un tipi et deux bisons côte à côte, poussant ingénieusement le visiteur à se conforter dans l’imaginaire collectif, en vérité bourré de stéréotypes. 

De l’arrivée des colons au XVIème siècle jusqu’à la question de la revendication culturelle aujourd’hui, le parcours se veut chronologique, et on se rend vite compte que beaucoup de “détails” ont échappé à nos professeurs d’histoire. La bascule émotionnelle, c’est cette grande pièce aux allures d’arène : vêtements, affiches, croquis, et vidéos de spectacle se retrouvent sous nos yeux, et dilapident nos certitudes. Les objets lakotas de la collection de François Chladiuk fascinent car ils sont authentiques, mais surtout parce qu’ils étaient utilisés lors des spectacles, et non au sein des tribus d’Amérique du Nord. 

Que ce soit les Wild West Shows de Buffalo Bill ou bien le village indien à Bruxelles à “l’ère du progrès”, tout nous pousse à croire que nous ne connaissons pas tant de choses que ça des cultures indiennes. La vision que nous en avons est intrinsèquement liée à l’image réductrice que les spectacles ont scénographié pendant près d’un siècle. 

Dans toute l’Europe, les Sioux Lakotas de ces troupes ambulantes diffusent une seule et même manière de voir “l’Amérindien”. Tantôt sage tantôt sauvage, l’identité que l’Occident donne à l’Indien varie en fonction de ce qu’elle laisse entrevoir. Après la traversée d’un couloir rempli d’affiches de films, ce sont des livres, des feuilletons diffusés sur une vieille télévision et des jouets de notre enfance qui sont exposés devant nous. Certains parlent aux jeunes, d’autres rappellent des souvenirs aux plus âgés, et chacun se reconnaît dans un imaginaire qui nous réunit tous.

Et puis il y a ce reportage, où la parole est donnée à un descendant d’un Indien ayant participé aux Wild West ShowS en Europe. Là est la clé de la compréhension de l’exposition : une culture amérindienne s’est inscrite en Occident pendant des siècles, laissons à présent leurs descendants s’exprimer, et surtout, nous exprimer la manière dont ils se considèrent aujourd’hui.

Crédits photos : Célia Carola

Sur la piste des Sioux, expo à découvrir jusqu’au 28 août 2022.

Actuellement, le musée des Confluences accueille une autre expo temporaire sur les oiseaux rares. Et à partir du 24 juin, une nouvelle expo, intitulée Secrets de la Terre, prendra ses quartiers au musée.

CÉLIA CAROLA & MORGAN CHARLES

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