Remake d’une comédie d’horreur ayant su se faire un petit succès vers chez nous, à savoir Ne Coupez Pas !, Coupez ! est le nouveau projet que vient nous présenter Michel Hazanavicius, après sa comédie d’aventure Le Prince Oublié.
Malgré cette odeur de remake arrivé bien trop vite – le film d’origine ne date que de 2016 -, le réalisateur français offre pourtant très vite un brillant mélange d’hommage aux films low-budget ainsi qu’aux équipes se trouvant derrière la caméra.

En reprenant le pitch d’origine – à savoir, un réalisateur amateur tentant de réaliser un film de zombies dans un complexe japonais de la Seconde Guerre mondiale où vont s’inviter… de vrais zombies ! -, ce film s’assume à fond dans son identité de remake, au point d’être un véritable pied de nez à une industrie cinématographique désirant produire du contenu à la chaîne, rapide, peu cher, et dans la moyenne. Un réalisateur français est ici dépêché pour réaliser une adaptation d’un film d’horreur japonais à succès 😉 et se retrouve très vite à devoir gérer une montagne d’imprévus.
Le film se découpe donc en deux parties, avec d’abord le rendu final qui laisse perplexe dans son exécution, suivi d’une deuxième partie visant à montrer l’envers du tournage, ainsi que la genèse du projet.

Le casting qui accompagne cette épopée comique, remplie à ras-bord d’emmerdes, est à la fois parfait et jouissif de part en part. Dans une volonté de coller à l’aspect méta/série B du film, chaque personnage est dans un surjeu savamment maîtrisé. Que ce soit Romain Duris et ses crises de rage jubilatoires ou bien Jean-Pascal Zadi et ses cinq répliques au compteur… qui marchent pourtant à merveille ! Le rythme de 1h50 se tient, sans fausse note aucune, si ce n’est peut-être cette volonté d’injecter un tantinet de drame dans un contenu fonctionnant pourtant parfaitement sur sa seule base d’humour.
Avec son plan final symbolique, Coupez ! ne partait pas sous les meilleurs augures, s’annonçant comme un remake sans saveur. Pourtant, le film va brillamment prendre son concept sur le plan méta, et jouer cette carte à fond, donnant lieu à une comédie absurde pleine d’énergie, faisant hommage à tout un pan du cinéma.
Coupez !, de Michel Hazanavicius (1h50). Avec Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois… En salles.
MORGAN CHARLES