Lors du week-end de Pâques, nous nous sommes rendus dans la campagne proche de Lyon, plus précisément à la sortie de Meximieux, pour assister à la célébration du nouvel an par la communauté laotienne.
On appelle cette fête « Songkran » ou « Pii Mai ». Il s’agit à l’origine d’une fête religieuse, qui rassemble les bouddhistes laotiens de la région. Mais cet évènement prend aussi et surtout une dimension culturelle ; il vise à partager les coutumes sud-asiatiques entre participants déjà initiés et aux visiteurs européens pour lesquels les portes sont également ouvertes. Sont aussi au rendez-vous des personnes d’origine cambodgienne et thaïlandaise (mêmes si ces derniers ont leur propre lieu de rassemblement dans la région). En effet, le nouvel an est célébré, chaque année, par ces trois communautés aux alentours du 14 avril. La date de la fête est basée sur le calendrier lunaire et correspond à la période la plus chaude de la saison sèche.

Pour le plus grand plaisir des gourmands, il s’y déroule un véritable festin culinaire : des stands de nourriture locale, tenus par des familles laotiennes, où l’on peut trouver des fritures (nems, samoussas, beignets…), des brochettes de viande marinée, des salades de papaye, mais aussi des mets sucrés comme des boules de sésame ou des algues servies dans du lait de coco (Khao Lot). Il y en a pour tous les goûts, c’est donc l’occasion pour certains palais français de découvrir les saveurs d’Asie du Sud-Est.
Nous trouvons aussi, sur place, une scène de spectacle sur laquelle sont chantées des chansons laotiennes, évoquant la nostalgie d’époques passées. Toutes les générations sont réunies, des arrières grands-parents aux petits-enfants. Beaucoup se rendent à cet évènement en famille. On peut aussi venir entre amis, pour une petite sortie dominicale dans la nature (car l’évènement prend bien place en plein milieu de la campagne, et avec le beau temps, cela peut être très agréable !). Nombreux sont ceux qui déploient leur tapis pour un pique-nique dans les herbes, autour de la pagode Wat Bouddhadham tenue par des moines, dans laquelle les fidèles se rassemblent pour prier. Le bouddhisme occupe une place essentielle dans la culture laotienne.

Ce délicieux dessert, très populaire en Asie du Sud-Est, se vend dans la rue et aux marchés. On l’appelle « Khao Lot » au Laos. Il est à base de farine de riz, de fécule de tapioca, de haricot mungo et de jus extrait de feuilles de Pandanus.
Crédit photo : Jessica Rouveirol
Par ailleurs, les tenues traditionnelles laotiennes sont magnifiquement affichées à travers des défilés ponctuels au milieu de la foule : des personnes de tout âge, habillées de ce qu’on appelle un « pha biang » [auquel s’ajoute une grande écharpe portée sur l’épaule (« un sarong ») avec un pantalon pour les hommes, un chemisier collant au corps avec un « sinh » ou une jupe longue en soie dorée pour les femmes], ondulent leurs mains, à la façon des danses ancestrales du pays. Tout le monde assiste avec joie à ce spectacle et applaudit. Dans la tradition, on s’asperge mutuellement d’eau dans un esprit bon-enfant. La rédaction a (presque) réussi à échapper aux tirs de quelques enfants munis de pistolets à eau. Ces moments simples et ludiques nous ont véritablement déconnectés positivement le temps d’un week-end !
Après deux ans d’annulation des festivités à cause du Covid-19, le plaisir de se retrouver à l’extérieur pour les gens de cette communauté était au rendez-vous.

En bref, on vous donne toutes les bonnes raisons d’assister à ce bel évènement quand il se tiendra à nouveau, l’année prochaine : le partage de culture, l’ambiance festive, le ressourcement à la campagne… tout y est pour passer un bon moment !
Pour s’y rendre l’an prochain : à 35 km de Lyon, le long de l’autoroute A42, près de la sortie Meximieux (il faut donc être véhiculé !). La pagode peut être visitée tout au long de l’année.
JESSICA ROUVEIROL