Ceci n’est pas une exposition, mais bien son compte-rendu enthousiaste

Le 11 février, l’exposition Antoine de Saint-Exupéry faisait place à Hyperréalisme : ceci n’est pas un corps au centre culturel La Sucrière à Lyon. Une quarantaine de sculptures reproduisant l’anatomie humaine avec un degré de précision relevant de l’incroyable y sont regroupées.

Difficile, dès lors, de sortir de l’exposition indemne : marcher au milieu de répliques de corps ou de membres, même inanimés (et ce n’est même pas le cas de toutes…) est forcément amusant, troublant, voire oppressant. Hyperréalisme est une véritable expérience immersive qui impacte tous ses visiteurs, mais pas de la même façon, et c’est pour cette raison que j’ai décidé d’écrire cet article à la première personne.

Des visiteurs autour de A Girl de Ron Mueck (2006)
Photo : Louison Turban

Ainsi, j’ai passé à La Sucrière une heure hors du temps, trop occupée à admirer l’exactitude des sculptures et, au-delà encore, à prendre en compte les réflexions que celles-ci me posaient. La beauté, ou du moins la précision des œuvres n’est que secondaire à mes yeux : elle sert surtout à attirer l’attention du spectateur afin de mieux lui transmettre un message. La citation suivante écrite sur les murs de l’exposition a confirmé mon impression :

« Le but d’une œuvre n’est pas qu’elle soit jolie mais qu’elle soit porteuse de sens. » Duane Hanson, sculpteur hyperréaliste américain (1925-1996).

Les réflexions plantées par les sculpteurs d’Hyperréalisme sont de plusieurs natures. Intimes d’abord, comme quand Valter A. Casotto représente le temps qui passe sur des répliques de son propre corps. Philosophiques ensuite, en ce que de nombreuses sculptures interrogent les notions d’identité, de beauté, et même de réalité. D’autres enfin sont davantage sociétales, voire politiques. C’est cette pluralité des thématiques et des interprétations en découlant qui m’a particulièrement plu.

Valter Adam Casotto, In the Box extended (2017-18)
Photo : Louison Turban

Si j’ai pris du plaisir à examiner les sculptures et à y réfléchir, c’est parce que l’exposition est très pédagogique et guide tout spectateur, quelque soit son rapport avec l’hyperréalisme. Personnellement, je n’y connaissais absolument rien, et j’ai beaucoup appris : Hyperréalisme s’ouvre sur une frise chronologique retraçant l’évolution du courant (depuis 2500 avant J.C. !) et toutes les œuvres sont accompagnées d’un texte explicatif, en plus d’êtres organisées en six catégories. L’exposition s’adresse ainsi à un public large, n’imposant comme condition la seule acceptation de déambuler entre les corps, sans préavis. De nombreux commentaires en résultent, entre deux sculptures :

« Ce serait super drôle de faire cette exposition bourrée. » Une visiteuse de l’exposition s’adressant à ses amis.

Dès lors, un dernier conseil : ne cherchez pas à aller à l’exposition à une heure stratégique pour éviter les attroupements, le fait qu’il y ait du monde ne fait que renforcer le difficile discernement entre la sculpture et l’humain.

Exposition Hyperréalisme : ceci n’est pas un corps à La Sucrière, 49 Quai Rambaud, 69002 Lyon. Du mardi au vendredi de 10 à 17h ; les week-ends, jours fériés et vacances de 10h à 18h. Plus d’infos ICI.

LOUISON TURBAN

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