On regarde quoi ce soir ? (Jan 2021)

« Quand ça va pas, il y aura toujours le cinéma », affirme le personnage d’Arlette Azemar (Liliane Rovère) dans la première saison de la géniale série Dix pour cent. Cette phrase fait tout à coup sens. Alors que les salles de cinéma sont toujours fermées, on tente tant bien que mal de trouver du cinéma là où il est encore diffusé. Et on se rend compte non seulement qu’on en a besoin, de ces images, de ces histoires, de ces émotions cinématographiques, mais surtout qu’elles sont toujours là, malgré tout, même s’il faut les chercher ailleurs que dans la salle. Au programme de la sélection ciné de ce mois-ci : de l’animation, des braquages, de la fantasy, et de la performance d’acteur.ice. Une sélection pleine d’émotions, donc. (Bannière : © Illustration réalisée par Eloïse Martin)

Manon 

Courts-Métrages : Short Cuts, Arte – Animation

Disponible sur Arte ou la chaîne YouTube d’Arte.

On ne vous cache plus notre amour pour la chaîne Arte, véritable mine d’or à la fois sur le petit écran de votre télévision, ou sur celui de votre ordinateur via leur plateforme Arte.tv. Ce mois-ci marque la découverte de Short Cuts, une série de mini courts-métrages d’animation co-produits par Arte, dont le concept principal est de revisiter les classiques du cinéma. En une minute, un.e cinéaste illustre, interprète, s’approprie un film et livre un moment animé plein de poésie. C’est très court, mais très beau, comme un petit diamant brut que l’on prend plaisir à observer. Les plus cinéphiles d’entre vous prendront plaisir à se replonger dans une version animée des univers d’À bout de souffle, de L’empire des sens ou de 2001 l’Odyssée de l’Espace. Mais c’est aussi, pour les plus curieux.ses, une première porte d’entrée sur un cinéma moins mainstream. Mention spéciale pour la sublime réinterprétation du Dune de David Lynch par Marion Lacourt.


Candice 

Film : Un après-midi de chien, Sidney Lumet (1976) – Film de gangster

Disponible en VOD sur Universciné, sur LaCinétek ou sur MyCanal.

Je dois l’avouer, j’aime les films de braquage, oui oui. Mais si vous n’êtes pas très familier.e.s avec ce genre, je vous conseille celui-ci. On retrouve Al Pacino et John Cazales (Le Parrain) pour le braquage d’une banque qui ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Prise d’otage, négociation… La tension monte, de nouveaux nœuds se mêlent à la trame de base, Al Pacino habité livre une interprétation spectaculaire. Mon coup de cœur du début de 2021 !


Pierre 

Série : His Dark Materials, Philip Pullman (Saison 2, 2020) – Fantasy

Disponible sur OCS.

Pour toutes les personnes qui ont un jour été transportées par la lecture de la saga A la croisée des mondes de Philip Pullman, cette adaptation en série, produite par les géants de la télévision que sont les chaînes HBO et BBC, est un véritable cadeau. Qu’on se rassure, ce récit de fantasy sur l’exploration de mondes parallèles n’est pas réservé aux lecteur.ice.s de la première heure, mais il me serait impossible de ne pas exprimer l’enthousiasme et l’émerveillement qu’a été le fait d’assister à la matérialisation d’un univers qui m’a marqué étant enfant. Une première tentative de trilogie au cinéma avait échoué au terme d’un premier film qui n’avait pas convaincu, ce qui donne à l’existence même de cette deuxième saison un goût de récompense : celle d’avoir attendu assez longtemps pour voir adaptés à l’écran les deux derniers tomes de la saga (une troisième saison ayant été confirmée). Cette série est aussi l’occasion d’apprécier le jeu juste et énergique de Dafne Keen qui interprète la jeune héroïne Lyra Belacqua, mais aussi et surtout l’immense talent de l’actrice Ruth Wilson qui, depuis sa révélation dans la série Luther, n’a cessé de m’impressionner. 


Thomas 

Film : Josep, Aurel (2020) – Animation

Disponible en VOD à partir de février.

A défaut d’avoir vu de nouveaux films en ce début d’année 2021, je parlerai du dernier film que j’ai vu dans une salle de cinéma. Il s’agit de l’incroyable Josep d’Aurel. Dans l’héritage de Valse avec Bashir, Josep démontre tout le potentiel du cinéma d’animation dans l’exercice du documentaire. Le film met en scène les souvenirs fictifs de Serge, un gendarme français à la retraite, sur sa rencontre avec le dessinateur espagnol, Josep Bartoli. Cela nous ramène en février 1939, lorsque les réfugiés espagnols fuyant le régime de Franco étaient parqués dans des camps dans le sud-ouest de la France. À partir de ce terreau réaliste, Aurel imagine une histoire entre ces deux personnages pour répondre à l’injonction du devoir de mémoire et nous transmettre les sensations de cette époque. La mémoire défaillante du grand-père articulée à la créativité du dessinateur espagnol créent des images saisissantes. La France de 1939 est celle de l’horreur, et semble tout droit sortir du tableau Guernica de Picasso où les chevaux agonisent, la nuit étouffe et les visages souffrent. Cependant, le film a aussi une part de rêve. Le rêve prend les traits de Frida Kahlo dont la présence déroge à la construction linéaire du récit, puisqu’elle apparaît au début du film, sans explication, comme une déesse sortie des flots. Elle gouverne l’esprit des deux personnages comme un espoir.


Ambre

Film : Le gout des autres, Agnès Jaoui (2000) – Comédie dramatique

Disponible en VOD sur UniversCiné ou LaCinétek.

Impossible de ne pas rendre hommage à l’un des acteurs les plus talentueux de sa génération. Le gout des autres offre un aperçu de la palette d’émotion que Jean-Pierre Bacri était capable d’insuffler à un personnage. Une profondeur rarement égalée et sublimée par des dialogues parfois drôles, parfois poétiques. Maitriser à ce point la balance entre le rire et les pleurs,  ce n’est pas donné à tout le monde, alors laissons-nous porter par le duo Jaoui-Bacri qui nous a régalé toutes ces années.


Série : Dickinson, Alena Smith (2019) – Historique, biopic

Disponible sur Apple TV+.

Emily Dickinson était une ado comme les autres. C’est en tout cas le parti-pris de cette série qui se consacre à la vie de la grande poétesse américaine. Sur un ton parfois humoristique, parfois horrifique, nous suivons les combats de la jeune autrice dans une Amérique d’avant-guerre qui ne reconnait que très peu qu’une femme puisse être autre chose qu’une mère de famille et une maitresse de maison. La modernité des dialogues qui peut surprendre au début n’est qu’un moyen de connecter la poétesse aux considérations modernes, et c’est une réussite.

Article rédigé par la Rédac’, sur une idée originale de Manon Ruffel.

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