2020 ne fut pas une année chargée en termes de spectacles, pièces de théâtre, performances, etc… Pourtant, certain.e.s d’entre eux.elles ne nous ont pas laissé indifférent.e.s, ils.elles nous ont marqué davantage. Alors, pour ce dernier top, nous vous présentons le TOP 5 de nos meilleurs spectacles de 2020. (Bannière : Eloise Martin @eloishh.m)

Le choix d’Alix : Thomas Enhco et Vassilena Serafimova, 18 janvier 2020, Chapelle de la Trinité.
PERFORMANCE MUSICALE : Dans ce cadre magnifique, se sont produits deux talentueux artistes. Au piano, Thomas Enhco, et au marimba, Vassilena Serafimova, sur du Jean-Sébastien Bach réarrangé par et pour le duo avec une patte plus jazzy et des improvisations. Il y a entre ces deux jeunes musiciens une réelle connivence. Ils communiquent par la musique, par échanges de regards et dansent ensemble. Vassilena, pieds nus, est merveilleuse à regarder derrière son marimba. Quant à Thomas, il est certes plus cantonné à son tabouret, mais vit tout de même la musique. Un merveilleux concert jugé bien trop court par tous.tes (il y eut pas moins de quatre rappels). Ce fût pour eux l’occasion de nous révéler leur talent infini à travers des compositions de Thomas Enhco, de la musique des Balkans, du tango d’Astor Piazzola et du rock avec une reprise de The Bitter Sweet Symphony de The Verve où un instant de préparation fût nécessaire. Comment faire de la musique électro tout en étant écolo ? Scotcher des pièces de monnaie aux lames du marimba et mettre de la patafix sur les cordes du piano. Le résultat est probant ! Pour avoir un aperçu de leur talent, vous pouvez écouter leur album Funambules datant de 2016 chez Deutsche Grammophon.

Le choix de Marie : Qui a tué mon père, mis en scène par Thomas Ostermeier, à partir d’un texte d’Edouard Louis, 15 février 2020, Théâtre de la Ville à Paris.
THÉÂTRE : Alors que le spectacle Histoire de la violence mis en scène par Ostermeier, était sur les planches du Théâtre de la Ville à Paris en février 2020, une étape de travail de Qui a tué mon père était parallèlement présentée en cette début d’année encore pleine d’insouciance. L’occasion de découvrir ce spectacle avant sa programmation en septembre 2020, et l’occasion aussi d’assister à l’une des belles réussites de l’année théâtrale 2020, aussi courte fût-elle. Qui a tué mon père est une adaptation, celle du roman remarqué d’Edouard Louis, et ce n’est autre que l’auteur lui-même qui incarne son personnage, le fils d’un père ouvrier, détruit par les violences sociales. Le plateau s’éclaire d’abord sur l’écrivain, assis à une table et pianotant sur son clavier d’ordinateur. Un micro est présent sur la table d’écriture. C’est ainsi que l’on entend les premier mots de l’écrivain, qui susurre son texte. Le micro continuera d’amplifier cette voix, près du fauteuil du père, ou bien face public. Il devient un outil de passage, entre le texte, et le théâtre. Les images du récit d’Edouard Louis, sont ici plus justes encore, car elles prennent vie sous nos yeux : le billet de 5€ pour la suppression de 5€ par mois sur les APL, des boyaux, pour l’arrêt du remboursement de certains médicaments sous le gouvernement Chirac en 2006, une colonne vertébrale, pour le remplacement du RMI par le RSA en 2007, des poumons, pour la “loi Travail” en 2016. Et à côté de ces images, les portraits d’hommes et de femmes politiques qui ont rendu ces lois possibles. Face à eux, des pères qui travaillent à l’usine, qui ont sacrifié leur corps pour gagner un salaire, qui souffrent physiquement des mesures politiques. Edouard Louis donne corps à ce texte, Thomas Ostermeier rend possible la justesse des images, une belle adaptation donc pour ce récit qui s’ouvre ainsi : “Si ce texte était un texte de théâtre, c’est avec ces mots là qu’il faudrait commencer.”

Le choix de Candice : La Mouche, adapté et mis en scène par Valérie Lesort et Christian Hecq, librement inspiré de la nouvelle de George Langelaan, janvier 2020, Théâtre des Célestins.
THÉÂTRE : Découvert au Théâtre des Célestins en janvier 2020, La Mouche a été un coup de cœur. Cette adaptation au théâtre de la nouvelle de George Langelaan est une petite pépite. Alors, plongeons dans les années 1960, nous sommes dans le jardin d’Odette. Odette vit dans une caravane avec son fils, Robert, la cinquantaine : l’archétype du vieux garçon. Il adore fabriquer toutes sortes de machines dans son garage, jusqu’au jour où il invente une machine qui permet de se téléporter. Tout ne va pas aussi bien se passer que ce qu’il avait espéré… Le décor est impressionnant par sa foule de détails, le maquillage, les effets spéciaux… théâtre ou cinéma ? En tout cas, nous avons adoré le burlesque de ce spectacle. A découvrir si vous aimez le théâtre qui aime jouer avec le visuel et tester de nouvelles choses.

Le choix de Lucile : Lady Magma, mis en scène et interprété par Oona Doherty, 10 mars 2020, Maison de la Danse.
DANSE : Ceci s’est passé le 10 mars 2020, peu de temps avant le premier confinement. Lady Magma est mon plus beau spectacle de 2020. Oona Doherty a su nous emmener dans son univers mêlant danse, performance et militantisme. Un moment explorant le désir, la sensualité du corps et le féminisme, un moment qui m’a laissé tout simplement sans voix. Une ode au corps féminin mélangée à une performance physique incroyable. Si vous ne connaissez pas encore Oona Doherty alors je vous laisse explorer ceci.

Le choix de Manon : aSH, mis en scène par Aurélien Bory et interprété par Shantala Shivalingappa, 20 février 2020, Maison de la Danse.
Le spectacle s’est joué en février à la Maison de la danse. Avant tout ce que vous savez déjà. Autant vous dire que les souvenirs sont flous, mais que les sensations restent. La danseuse indienne interprète un solo extatique chorégraphiée par Aurélien Bory, se meut au milieu et avec de la cendre, qui devient matière dansante à part entière. Spécialiste du kuchipudi et interprète de Bartabas et Pina Bausch, Shantala Shivalingappa incarne ici Shiva, le dieu de la danse et de la mort, accompagnée par la musique live de Loïc Schild. Sublime, envoûtant et unique, ce spectacle est un véritable ovni en terme de mise en scène.
BONUS (parce qu’on ne sait pas choisir)
Olivier Masson doit-il mourir ?, mise en scène par François Hien, Théatre des Célestins, 2020.
Article rédigé par la Rédac’.